Aucun lien avec la France

Une photo détournée d'un Palestinien tué en Cisjordanie

Publié le 14.07.2023, 11:58 (CEST)

Le jeune homme tué à Nanterre lors d'un contrôle de police aurait-il posé avec une arme à feu ? C'est ce que tentent de faire croire certains internautes, mais la photo utilisée ne montre pas Nahel.

Fin juin 2023, la mort d’un adolescent de 17 ans, tué par un policier à Nanterre, en France, a entraîné une vague de colère à travers le pays. Les émeutes qui ont suivi ont été largement commentées sur les réseaux sociaux. Ces derniers jours, une nouvelle photo a émergé dans plusieurs langues, sur Facebook et Twitter notamment. On y voit un jeune homme tenir un fusil. Le « petit ange Nahel », ironisent des internautes. Mais est-ce bien lui sur la photo ?

Évaluation

Le cliché ne montre pas le jeune Nahel tué à Nanterre. Le garçon sur la photo est un Palestinien, décédé lors d’une attaque de drone menée par Israël en Cisjordanie, selon les médias locaux.

Faits

À l’aide d’une recherche d’image inversée, on constate que la photo en question n’a pas de rapport avec l’actualité française. L’image circule depuis le 21 juin 2023 sur les réseaux sociaux et dans différents articles en arabe.

Elle a entre autres été diffusée sur Twitter par des journalistes locaux (ici et ici), ainsi que par des services d’information (comme ici et ici). On retrouve également la même photo dans un article du journal israélien Haaretz et sur des sites palestiniens, par exemple ici et ici.

D’après les différentes publications, le jeune homme sur la photo est un militant palestinien âgé de 17 ans, nommé Ashraf Al-Saadi. Toujours selon les médias et journalistes locaux, ce dernier fait partie d'un groupe de trois Palestiniens tués dans une attaque de drone, menée le 21 juin 2023 par l'armée israélienne près de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.

Au vu du conflit de longue date qui oppose les Israéliens aux Palestiniens, la façon dont sont présentés les évènements varie en fonction du camp qui les rapporte ; côté israélien, les militants sont présentés comme des « terroristes », tandis que du côté palestinien, ils sont qualifiés de « martyrs ». Les faits ont également été relatés par plusieurs agences de presse internationales, notamment ici et ici.

La photo du jeune homme tenant un fusil n’a donc rien à voir avec Nahel et les récentes échauffourées en France.

Des émeutes entourées de fake news

Un coup d’œil à une photo de Nahel diffusée dans les médias permet par ailleurs de se rendre compte qu’il ne s’agit pas des mêmes personnes. Le visage des deux adolescents arbore des caractéristiques différentes, notamment le nez, les oreilles et les sourcils.

Le décès de Nahel, tué le 27 juin 2023 par un policier lors d’un contrôle à Nanterre, alors que le jeune homme aurait refusé d’obtempérer, a conduit à de violentes manifestations et émeutes à travers le pays.

De nombreuses images à ce sujet ont inondé les réseaux sociaux. Certaines d’entre elles n’ont cependant aucun lien avec la situation en France, comme l’a démontré la dpa dans différents fact-checks (entre autres ici, ici et ici).

(Situation au 13.07.2023)

Liens

Publication Facebook (version archivée)

Publications Twitter I et II (versions archivées I et II)

Recherche d'image inversée sur Google (version archivée)

Résultats de la recherche d'image inversée (version archivée)

Photo sur Twitter I, II, III et IV (versions archivées I, II, III et IV)

Photo dans l'article d'Haaretz (version archivée)

Photo dans des articles palestiniens I et II (versions archivées I et II)

À propos du conflit israélo-palestinien (version archivée)

À propos de la frappe israélienne I et II (versions archivées I et II)

Photo de Nahel (version archivée)

À propos des émeutes en France (version archivée)

Fact-checks de la dpa au sujet des émeutes I, II et III

À propos des fact-checks de la dpa

Ce fact-check a été rédigé dans le cadre du programme indépendant de vérification de Facebook/Meta. Plus d’informations au sujet de ce programme peuvent être trouvées ici. Pour en savoir plus sur la façon dont Facebook/Meta gère les comptes qui diffusent des informations erronées, cliquez ici.

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