Les dosages des produits contenus dans un vaccin sont non-toxiques

01.04.2021, 17:47 (CEST)

Les sciences sont un domaine complexe. Quand il s'agit de se faire injecter des substances dans l’organisme, les questions affluent. « Que trouve-t-on dans les vaccins ? », questionne une publication Facebook. Celle-ci dresse une liste des prétendus « produits hautement toxiques » présents dans les doses : mercure, polysorbate 80, aluminium, etc. De plus, on y retrouverait des tissus de fœtus. (Version archivée)

ÉVALUATION : Le mercure, lui ne fait plus partie des conservateurs utilisés en Suisse. Quant aux tissus de fœtus ou même leur ADN, ils n'apparaissent pas dans les vaccins. Les autres produits cités dans la publication Facebook sont bien présents dans les vaccins, mais dans des quantités infimes. De nombreux composants de la liste sont, par exemple, utilisés dans le processus de production de vaccins. Ils peuvent être présents sous forme de résidus dans le produit final. La quantité dans laquelle ils apparaissent n’est pas nocive.

FAITS :

La plupart des vaccins ne contiennent pas de sels de mercure
Comme le décrit le site infovac.ch, créé par la Chaire de vaccinologie de la Faculté de médecine de l'Université de Genève, le thiomersal a été employé comme conservateur dans les vaccins jusqu’à la fin des années 90. Cet acide contient du mercure en quantités infimes. Le thiomersal n’est, à l’heure actuelle, utilisé qu’à titre exceptionnel. Selon infovac.ch, « il existe en Suisse pour toutes les vaccinations de routine des produits sans thiomersal ».

L'aluminium est présent dans les vaccins et partout dans notre environnement
Les sels d’aluminium sont utilisés en tant qu’adjuvants - ceux-ci visent à renforcer la réponse immunitaire. Les adjuvants « servent à "retenir" les antigènes (les composants actifs du vaccin) au point d'injection et à y attirer les cellules du système immunitaire pour améliorer l’efficacité du vaccin », précise infovac.ch.

Un article sur le site de Children’s Hospital of Philadelphia explique que l’aluminium est le métal le plus présent dans la croute terrestre, il en représente 9% : on le retrouve dans les plantes, le sol, l’eau et l’air. Il n’est donc pas étonnant que celui-ci apparaisse dans notre alimentation ou dans certaines boissons : fruits et légumes, bière et vin, assaisonnements, farine, céréales, noix, produits laitiers, préparations pour nourrissons ou miel. « Par leur alimentation, les adultes ingèrent environ 7 à 9 milligrammes (millièmes de gramme) d'aluminium par jour. (...) Pour leur part, les vaccins actuellement sur le marché contiennent entre 0,125 et 0,85 milligrammes d’aluminium par dose », explique le site.

Alessandro Diana, vaccinologue et professeur à l’Université de Genève, explique : « À titre de comparaison, la totalité des sels d'aluminium nécessaires à activer le système immunitaire, et contenus dans tous les vaccins des 2 premières années de vie, correspond à la quantité totale d'aluminium contenu dans 6 litres de lait maternel ».

Le polysorbate 80 est présent dans les vaccins mais encore plus dans l’alimentation
Le polysorbate 80 est un émulsifiant utilisé dans plusieurs vaccins pour le mélange ou la conservation. On le retrouve dans des vaccins contre la grippe, l'hépatite ou dans le vaccin d'AstraZeneca contre le coronavirus. Il apparait souvent dans la liste des ingrédients d’un aliment en tant qu'additif sous une référence précédée de la lettre « E- ».

Une étude démontre que le polysorbate 80 pourrait être associé à un risque accru de cancer du côlon. Les souris ayant été utilisées dans les séries de tests ont eu tendance à développer un cancer du côlon si elles recevaient la substance régulièrement sur une longue durée. Par conséquent, on peut en déduire que la consommation fréquente d'aliments contenant des émulsifiants « E- » pourrait entraîner un risque accru de cancer. Cependant, la quantité de Polysorbate 80 dans les vaccins est beaucoup plus faible que dans les aliments et lors d’un vaccin, il ne s’agit pas d’une prise régulière de l’émulsifiant.

On ne retrouve pas de cellules humaines issues d’embryons dans les vaccins
Le principe actif des vaccins est développé dans des cultures cellulaires. On parle de lignées cellulaires. Ensuite, le principe actif est traité plusieurs fois pour éliminer les cultures cellulaires de son noyau. Des résidus peuvent encore apparaitre dans le vaccin, mais dans des quantités infimes. Des articles du Children's Hospital of Philadelphia, ainsi que du College of Physicians of Philadelphia, évoquent l’origine de ces lignées cellulaires, dérivées de cellules humaines. Elles ont été produites pour la première fois dans les années 1960 à partir des tissus pulmonaires d'un fœtus avorté.

Dans un communiqué de presse, le groupe de recherche de l’Oxford University précise que « les avortements ont été effectués dans un cadre légal et avec le consentement des femmes concernées », bien que ces lignées cellulaires (WI-38 and MRC-5) n’aient pas été cultivées dans le but principal de développer un vaccin. Elles ont ensuite été utilisées par des chercheurs pour cultiver des antigènes afin de développer des vaccins contre la rubéole ou la rougeole, par exemple.

L’article du Children's Hospital of Philadelphia, « Why Were Fetal Cells Used to Make Certain Vaccines ? », explique entre autres, que la décision d’utiliser les cellules fœtales pour des lignées cellulaire, était liée au fait que ces cellules ont l’avantage de pas avoir pu être exposées à de quelconque virus ou cancer. De plus, elles permettent de connaitre les effets d’un potentiel vaccin sur un nouveau-né ou un bébé avant de l’injecter à un être vivant.

Le plus gros intérêt de ces cultures cependant, est qu’elles sont autorégénératives et leur développement, exponentiel. En d’autres mots, il est possible, à partir d’un seul échantillon de tissus humains, de produire jusqu’à 10²² cellules, « soit 87.000 fois plus de cellules dont aurait besoin une entreprise pharmaceutique pour fabriquer suffisamment de vaccins en une année pour couvrir plus de 40 pays ». De ce fait, le processus d’origine issu de tissus fœtaux est rarement réappliqué. Les cellules autogénérées ne sont pas des cellules humaines et ne contiennent pas d’ADN fœtal.

D'autres vaccins contiennent des principes actifs développés dans des cultures de cellules animales. Mais là aussi, il ne reste éventuellement que d’infimes résidus qui s’avèrent inoffensifs.

Le vaccinologue Alessandro Diana conclut : « Même pour les oligo-éléments, ce qui est toxique c’est le dosage. Un surdosage de calcium, de potassium ou tout autre oligo-élément peut tuer quelqu'un... ». Comme le disait le médecin, astrologue et alchimiste suisse Paracelse : « Tout est poison, rien n'est poison : c'est la dose qui fait le poison ».

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Liens :

Publication Facebook : https://www.facebook.com/photo?fbid=10223784554392246&set=gm.2140051569459049 (archive: https://archive.ph/Oq3dk)

Sur Alessandro Diana: https://www.unige.ch/medecine/uigp/qui-sommes-nous/equipe-enseignement/enseignants/diana-alessandro/

Fact-checking en néerlandais : https://dpa-factchecking.com/netherlands/210217-99-476208/

Infovac.ch - Mercure (p. 5) : https://www.infovac.ch/fr/?option=com_gd&view=listing&fid=21&task=ofile#page=5 (archive: https://archive.vn/yCXNg)

Infovac.ch - Aluminium : https://www.infovac.ch/fr/faq/l-aluminium-dans-les-vaccins (archive : http://dpaq.de/Mlswi)

Children's Hospital of Philadelphia - Aluminium : https://www.chop.edu/centers-programs/vaccine-education-center/vaccine-ingredients/aluminum (archive : http://dpaq.de/Txg7B)

Étude de Science Daily - Polysorbate 80 : https://www.sciencedaily.com/releases/2016/11/161107110639.htm (archive : http://dpaq.de/kFovQ)

Oxford University - Polysorbate 80 contenu dans un vaccin : https://vk.ovg.ox.ac.uk/vk/vaccine-ingredients#:~:text=Polysorbate%2080%20is%20a%20common,little%20polysorbate%2080%20in%20vaccines(archive : http://dpaq.de/MWkTP)

Children's Hospital of Philadelphia - Cellules foetales dans les vaccins : https://www.chop.edu/news/news-views-why-were-fetal-cells-used-make-certain-vaccines (archive : http://dpaq.de/LJm2K)

College of Physicians of Philadelphia - « The History of Vaccines » : https://www.historyofvaccines.org/content/articles/human-cell-strains-vaccine-development (archivé : http://dpaq.de/BFDL1)

Communiqué de presse de l'Oxford University - Human Cell Lines https://vk.ovg.ox.ac.uk/vk/vaccine-ingredients (archive : http://dpaq.de/MWkTP)

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