De fausses déclarations attribuées à Mark Rutte sur Trump

Quelle sera la position des Etats-Unis sur le dossier ukrainien une fois que Donald Trump sera de retour au pouvoir ? La communauté internationale s'interroge, notamment au sein de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), très critiquée par Donald Trump.

Son nouveau secrétaire général, Mark Rutte, aurait en tout cas affiché une position ferme, à en croire des publications sur Facebook et X. Ce dernier aurait mis en garde Donald Trump en affirmant qu'il expulserait personnellement les Etats-Unis de l'alliance politico-militaire si le pays donnait l'Ukraine en pâture à la Russie. Est-ce vrai ?

Evaluation

Non, Mark Rutte n'a pas tenu ces propos, selon un porte-parole de l'OTAN. Il n'existe par ailleurs aucune preuve pour étayer ces affirmations, diffusées par des comptes pro-Kremlin.

Faits

Contacté par la Deutsche Presse-Agentur (dpa), un porte-parole de l'OTAN a confirmé que Mark Rutte n'avait jamais prononcé ces mots. « Il s'agit d'une fausse affirmation », a-t-il souligné.

Dans un communiqué publié le 6 novembre 2024, l'ancien Premier ministre néerlandais a félicité Donald Trump pour sa victoire à l'élection présidentielle américaine. Sur X, il a également indiqué avoir été en contact avec le futur 47ème président des Etats-Unis pour le féliciter personnellement.

Si le chef de l'OTAN avait tenu les propos avancés par les internautes, cela n'aurait pas manqué d'être couvert par la presse internationale. Or aucun média fiable n'en fait état.

Les origines de cette affirmation remontent à des comptes russes. Elle a notamment été partagée sur Telegram, mais aussi par le réseau pro-Kremlin Pravda, vecteur de désinformation, ainsi que par la chaîne de télévision Tsargrad TV.

De plus, ces publications ne fournissent aucune information sur la date ou le contexte dans lequel Mark Rutte aurait fait ces déclarations. Tout indique donc qu'il s'agit d'une histoire montée de toutes pièces.

En outre, le Traité de l'Atlantique Nord ne prévoit pas explicitement la possibilité de suspendre ou d'expulser un Etat membre de l'alliance. Les Etats peuvent toutefois se retirer de celle-ci s'ils le souhaitent, comme le mentionne l'article 13.

(Situation au 15.11.2024)