Pas un « pass sanitaire »

Crainte infondée sur une carte de vaccination européenne

Publié le 23.8.2024, 12:10 (CEST)

Plusieurs Etats européens testeront bientôt une « carte de vaccination européenne ». Un nouvel outil numérique qui alimente déjà fantasmes et fausses rumeurs sur les réseaux sociaux.

Après le « pass sanitaire », voici la « carte de vaccination européenne (EVC) ». « La fin des libertés !! », s'alarment de nombreux internautes, qui prédisent l'arrivée imminente d'un dispositif de contrôle social.

A en croire certains, cette carte servirait par exemple à « contrôler l'accès aux services bancaires et autres », lit-on dans des publications virales sur Facebook (ici, ici ou encore ici) et X. Mais est-ce correct ? A qui cette carte est-elle destinée et à quoi servira-t-elle précisément ?

Évaluation

La carte de vaccination européenne fait partie d'un projet pilote visant à améliorer les pratiques de vaccination dans l'Union européenne. Elle ne sera pas liée aux services bancaires et n'a pas vocation à centraliser toutes les données personnelles des individus.

Faits

La carte de vaccination européenne (EVC) fait partie du projet « Euvabeco », mis sur pied dans le sillage de la pandémie de Covid-19. Il a pour but d'améliorer les pratiques de vaccination tant dans le cadre de vaccinations de routine qu’en cas d’épidémies futures dans les Etats européens.

Outre la carte de vaccination européenne conçue pour les citoyens, Euvabeco propose d'autres outils destinés notamment aux médecins et aux autorités publiques pour mieux cibler les campagnes de vaccination selon la dynamique des infections.

Adoption volontaire

Dès le mois de septembre 2024, cinq pays testeront le déploiement de l'EVC : la Belgique, l'Allemagne, le Portugal, la Grèce et la Lettonie.

Concrètement, il s'agira d'une version numérique de la carte de vaccination papier. Y figureront l'identité et l'historique de vaccination de leur détenteur. 

L'adoption de l'EVC ne sera pas obligatoire. « Nos projets pilotes et la carte européenne de vaccination ont été conçus pour être entièrement volontaires pour les citoyens », assure Euvabeco sur son site web.

Le but est d'aider les individus à suivre leurs vaccinations pour leur propre santé et la continuité des soins.

Il ne s'agit pas d'un document officiel. Cela signifie que l'EVC « ne pourra justifier aucune restriction ni condition d'entrée dans un pays », affirme encore Euvabeco sur son site.

Aucun lien avec des services bancaires

Le projet n'a pas vocation à limiter l'accès à certains services, comme les applications bancaires.

La rumeur véhiculée sur les réseaux sociaux, selon laquelle « si vous n'êtes pas dans la base de données, vous ne pourrez pas accéder à l'application bancaire de votre compte », est totalement fausse.

« L'EVC n'est liée à aucun service bancaire, ni à aucun système destiné à centraliser les données personnelles ou à restreindre l'accès des personnes à quelque service que ce soit », a confirmé un porte-parole d'Euvabeco sollicité par la Deutsche Presse-Agentur (dpa).

Le parallèle avec le « passeport vaccinal » que font certains internautes est également trompeur. En l'état actuel des choses, « l'EVC n'inclura pas d'informations ayant valeur d'exemptions médicales ou de preuve d'immunité, car Euvabeco n'impose pas la vaccination ni n'exige de preuve de celle-ci ».

Une fois la phase de test terminée, Euvabeco présentera ses différents outils à l'ensemble des Etats membres de l'Union européenne en 2026.

(Situation au 23.08.2024)

Liens

Publications Facebook I, II, III (versions archivées I, II, III)

Publication X (version archivée)

A propos du projet EVC par Euvabeco (version archivée)

Site web du projet Euvabeco (version archivée)

A propos des différents outils d'Euvabeco (version archivée)

A propos du caractère volontaire de l'EVC (version archivée)

A propos des conditions d'entrée dans certains pays (version archivée)

A propos des informations contenues dans l'EVC (version archivée)

À propos des fact-checks de la dpa

Ce fact-check a été rédigé dans le cadre du programme indépendant de vérification de Facebook/Meta. Plus d’informations au sujet de ce programme peuvent être trouvées ici. Pour en savoir plus sur la façon dont Facebook/Meta gère les comptes qui diffusent des informations erronées, cliquez ici.

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