Des déclarations faussement attribuées au maire de Bordeaux

Le soir du 10 avril 2024, un homme a poignardé deux personnes à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'assaillant aurait tout d'abord accosté les victimes, d'origine algérienne, car celles-ci consommaient de l'alcool durant l'Aïd, une célébration musulmane qui marque la fin du ramadan.

Le lendemain, plusieurs publications sont apparues en ligne, entre autres sur Facebook, attribuant des propos au maire de Bordeaux, Pierre Hurmic. Ce dernier aurait ainsi déclaré que « boire de la bière le jour de l'Aïd dans l'espace public, c'était une provocation islamophobe ». Mais a-t-il vraiment dit cela ?

Evaluation

Non, Pierre Hurmic n'a pas tenu ces propos. La phrase provient d'un compte ouvertement parodique.

Faits

Une recherche sur les réseaux sociaux mène à la source de cette rumeur. La phrase attribuée à Pierre Hurmic a été publiée sur X dans la nuit du 11 avril 2024, avec une photo du maire datant de 2022.

Le compte à l'origine de la publication, « SurmulotNews », est toutefois parodique. « La désinformation en temps réel », peut-on lire en guise de biographie. En commentaire du post sur Pierre Hurmic, les auteurs renchérissent : « Nous sommes encore un compte parodique. »

Cet avertissement a cependant été omis de certains partages qui ont suivi, semant la confusion.

Or Pierre Hurmic, maire écologiste de Bordeaux depuis 2020, n'a pas tenu de tels propos. Ce dernier s'est exprimé auprès de plusieurs médias français à la suite de l'attaque, qualifiant notamment les évènements de « graves et préoccupants ». Mais on ne retrouve aucune trace d'une quelconque déclaration au sujet d'une soi-disant « provocation islamophobe ».

Enquête en cours

D'après les informations relayées par le parquet de Bordeaux, l'assaillant a accosté deux hommes sur les bords de la Garonne, apparemment car ces derniers buvaient de l'alcool. Il les a finalement poignardés, tuant une des victimes et blessant l'autre, avant d'être abattu par la police. La piste terroriste a toutefois été écartée à ce stade de l'enquête.

(Situation au 15.04.2024)