Des risques d'inflammation cardiaque communiqués depuis 2021

Sur les réseaux sociaux, de nombreux comptes affirment que Pfizer - fabricant du vaccin à ARNm Comirnaty - viendrait tout juste de confirmer, via communiqué, des « risques accrus » de myocardite et péricardite (deux inflammations cardiaques) associés à la vaccination contre le Covid-19. « #Pfizer crache le morceau (...). Communiqué de presse sur son site. Fin septembre 2023... Ça vient si tard... », s'indigne notamment l'une des figures de l'extrême droite française Florian Philippot sur X (anciennement Twitter).

Pourtant, la mention explicite de ces effets indésirables et l'utilisation de la formulation « risques accrus » ne sont pas neuves.

Évaluation

Les risques de myocardite et péricardite associés aux vaccins à ARNm sont connus et mentionnés par Pfizer depuis 2021. La firme n'a pas modifié sa communication récemment à leur sujet.

Faits

Depuis mi-octobre 2023, de nombreux internautes avancent que Pfizer aurait « définitivement » confirmé le « risque accru » de myocardite et péricardite lié à son vaccin anti-Covid Comirnaty, « presque quatre ans après ». Or le vaccin n'a été autorisé en Europe qu'il y a trois ans, en décembre 2020.

Parmi les internautes qui relayent ces fausses allégations, certains s'appuient sur un communiqué publié en septembre 2023 par la firme pharmaceutique, tandis que d'autres font référence à un communiqué de Pfizer plus récent, daté du 13 octobre 2023.

Dans ces deux communications en anglais, liées à diverses actualités de l'entreprise, Pfizer indique effectivement un risque accru de myocardite et péricardite lié au Comirnaty, plus particulièrement chez les individus jeunes de sexe masculin. Mais cet avertissement n'a rien de neuf.

« La mention des informations de sécurité dans les communiqués de presse est une obligation légale aux Etats-Unis lorsqu'il est question de l'utilisation des vaccins contre le Covid-19 », explique une porte-parole de Pfizer, Caroline Crockett, dans un mail à la Deutsche Presse-Agentur (dpa), le 25 octobre 2023.

Des risques mentionnés depuis juillet 2021

Une recherche Google sur le site web de Pfizer permet de constater que la firme reconnaît ces effets indésirables et utilise la formulation « risques accrus » de myocardites et péricardites dans plusieurs communiqués publiés depuis juillet 2021.

Ces informations figurent également dans le Résumé des Caractéristiques du Produit du vaccin depuis 2021, assure Caroline Crockett.

Il n'y a donc pas eu de changement sémantique récent dans la communication de Pfizer, comme l'affirment à tort certains internautes.

Des rumeurs récurrentes

Le risque de myocardites et péricardites associées à la vaccination anti-Covid est l’une des thématiques les plus récurrentes dans la propagande anti-vaccin.

Or ces effets indésirables sont rares. A ce jour, les dernières connaissances scientifiques montrent que l’incidence des myocardites après l'administration d'un vaccin à ARNm reste faible. Lorsqu'une inflammation survient, les symptômes apparaissent le plus souvent après la deuxième dose chez des patients souvent jeunes, qui répondent bien au traitement standard, selon une étude publiée en 2022 dans le British Medical Journal. Les décès sont extrêmement rares.

Très peu de cas nécessitent des soins intensifs, peut-on également lire sur le site web de l'OMS.

(Situation au 25.10.2023)