Propos sortis de nulle part

Le fils de George Soros dit défendre la liberté d'expression

Publié le 22.06.2023, 16:09 (CEST)

C'est désormais au tour d'Alexander Soros, le fils du célèbre milliardaire et philanthrope George Soros, d'être la cible de désinformation, à l’heure où il se prépare à reprendre l'empire de son père.

Alexander Soros, le fils de l’homme d’affaires George Soros, aurait récemment tenu des propos controversés. Alors que ce dernier s’apprête à reprendre les rênes de l’empire de son père, il aurait juré « d’éradiquer les conservateurs d’internet », selon des captures d’écran et des articles partagés en différentes langues sur Facebook. « Je suis 100 fois pire que mon père », aurait affirmé Alexander Soros, qui aurait également prévu de s’attaquer aux journalistes indépendants. Mais a-t-il vraiment dit cela ?

Évaluation

Non. Ces affirmations proviennent d’un site bien connu dans le domaine de la désinformation, dont le contenu ne doit pas être pris au sérieux. Au contraire, Alexander Soros a récemment estimé que la liberté d’expression était selon lui trop limitée.

Faits

Les différentes affirmations retrouvées sur Facebook ont toutes la même source : un article paru le 12 juin 2023 sur le site anglophone The People’s Voice. Celui-ci, spécialisé dans la diffusion de fausses informations, fait régulièrement l’objet de vérifications de la dpa (entre autres ici, ici et ici).

Pour étayer ses propos, The People’s Voice renvoie à une interview d’Alexander Soros accordée au quotidien américain The Wall Street Journal, diffusée la veille. Mais les déclarations attribuées à ce dernier par The People’s Voice ne figurent nulle part dans l’article du Wall Street Journal.

Alors qu’il se compare à son père, Alexander Soros déclare simplement être « plus politisé ». Il n’appelle pas à la censure des conservateurs ou des journalistes indépendants sur internet. Selon The Wall Street Journal, Alexander Soros estime au contraire que la parole, sur les campus universitaires et ailleurs, est devenue trop restreinte.

« J'ai quelques différences avec ma génération en ce qui concerne la liberté d'expression et d'autres choses - j'ai grandi en regardant Bill Maher avant d’aller me coucher, après tout », explique-t-il, faisant référence à une personnalité de la télévision américaine connue pour défendre la liberté d’expression.

Les propos attribués à Alexander Soros par The People’s Voice ne sont pas non plus trouvables dans d’autres récents articles le concernant (par exemple ici, ici, et ici), ni sur son compte Twitter.

Il a été annoncé à la mi-juin, également par The Wall Street Journal, que George Soros allait céder son empire à son fils Alexander. Le milliardaire américain d’origine hongroise, aujourd’hui âgé de 92 ans, est régulièrement la cible de théories conspirationnistes, voire antisémites. La dpa a pointé du doigt plusieurs fausses affirmations à son sujet par le passé, comme ici, ici et ici (en néerlandais).

(Situation au 22.06.2023)

Liens

Publications Facebook I, II, III et IV (versions archivées I, II, III et IV)

Article de The People’s Voice (version archivée)

Fact-checks de la dpa au sujet de The People's Voice I, II et III

À propos d’Alexander Soros (version archivée)

Article du Wall Street Journal (version archivée)

À propos de Bill Maher (version archivée)

Article du Financial Times sur Alexander Soros (version archivée)

Article de la BBC sur Alexander Soros (version archivée)

Article du Washington Post sur Alexander Soros (version archivée)

Alexander Soros sur Twitter (version archivée)

Succession de George Soros (version archivée)

À propos de George Soros (version archivée)

Article du New York Times sur George Soros (version archivée)

Fact-checks de la dpa au sujet de George Soros I, II et III

À propos des fact-checks de la dpa

Ce fact-check a été rédigé dans le cadre du programme indépendant de vérification de Facebook/Meta. Plus d’informations au sujet de ce programme peuvent être trouvées ici. Pour en savoir plus sur la façon dont Facebook/Meta gère les comptes qui diffusent des informations erronées, cliquez ici.

Si vous avez des objections ou des remarques, merci de les envoyer à l'adresse factcheck-belgium@dpa.com en incluant un lien vers la publication Facebook concernée (voir le modèle à utiliser ici).

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