Hausse des prix de l’énergie
Une fausse astuce pour économiser
Publié le 18.10.2022, 20:20 (CEST)
Une publication relayant une « astuce » fallacieuse circule largement depuis début octobre 2022 sur Facebook. Celle-ci propose aux consommateurs de continuer à payer leurs acomptes antérieurs à la crise énergétique. « Personne ne peut vous obliger à augmenter votre acompte, c’est vous et rien que vous qui décidez du montant », peut-on lire sur cette capture d'écran d'un commentaire Facebook. Le texte poursuit en assurant qu'il suffirait de ne payer que 5 euros au moment de sa régularisation pour rester « dans son droit ». Cette astuce serait légale et aurait même été conseillée par des avocats de Test Achats.
Évaluation
Le conseil proposé à travers ce commentaire est faux. Alertée, l'association de défense des consommateurs Test Achats a démenti ces allégations, prévenant les consommateurs qu'adopter une telle conduite pourrait leur causer des problèmes.
Faits
La Belgique, comme de nombreux pays européens, connaît une forte hausse des prix de l’énergie. Les tableaux de bord mensuels fournis par la CREG (Commission de Régulation de l’Électricité et du Gaz) permettent de constater qu’en un an la facture d’électricité a augmenté de plus de 108%, tandis que celle du gaz a connu un bond de plus de 71%.
Le Covid-19, suivi par la reprise des activités économiques et plus récemment de la guerre en Ukraine, sont différents facteurs pouvant expliquer cette augmentation.
Le consommateur le constate sur sa facture d’énergie. Il ne peut cependant pas ignorer ses factures, ni déterminer son acompte aussi facilement que le suggère la publication Facebook.
Pour rappel, une facture d’acompte est une provision sur la consommation annuelle d’énergie que le client paye à son fournisseur. Le montant est calculé sur base de différents facteurs comme l’historique de consommation, les changements de saisons et le prix de l’énergie.
Selon Test Achats, le fournisseur doit justifier l’augmentation de la facture d’acompte. Le client est en droit de ne pas accepter la proposition du fournisseur s’il estime, par exemple, que sa consommation va diminuer prochainement. Toutefois, une facture d’acompte trop basse entraînera une facture de règlement élevée. Ne payer que 5 euros lors de la régularisation se révèle donc inutile et ne fera que reporter le montant à payer au prochain règlement.
Par conséquent, le conseil de cet internaute est trompeur. Test Achats s'est d'ailleurs rapidement distanciée d'une telle pratique. « Cette "astuce" est fausse et peut vous apporter des problèmes. Ce message ne vient pas de chez nous, aucun avocat ne conseillerait ceci ! », a écrit l'association sur sa page Facebook le 6 octobre 2022. La publication a également fait l'objet d'un fact-check de l'AFP.
Le client peut en effet baisser son acompte s'il le souhaite, mais il existe un plafond minimum spécifique établi par chaque fournisseur. Il y aura également des répercussions si le montant est trop bas. Ne verser que 5 euros lors de la régularisation, alors que le montant demandé est plus élevé, peut finir en recouvrement de dettes, comme l'a expliqué la dpa dans un autre article.
Face à cette montée des prix, le gouvernement belge a pris différentes mesures pour tenter de soulager les citoyens. Par exemple, la diminution temporaire de la TVA sur la facture d’électricité passant de 21% à 6%, ou encore une prime de chauffage d’une valeur de 100 euros fournie aux ménages.
(Situation au 18.10.2022)
Liens
Publication Facebook (version archivée)
À propos de la CREG (version archivée)
Article de Comparateur-Énergie.be sur les mesures énergétiques (version archivée)
Article RTBF sur l’augmentation des prix de l’énergie (version archivée)
Article de Comparateur-Énergie.be sur la facture d’acompte (version archivée)
Article Test Achats sur la hausse des factures d’acompte (version archivée)
Publication Facebook de Tests Achats (version archivée)
Fact-check de l'AFP (version archivée)
À propos des fact-checks de la dpa
Ce fact-check a été rédigé dans le cadre du programme indépendant de vérification de Facebook/Meta. Plus d’informations au sujet de ce programme peuvent être trouvées ici. Pour en savoir plus sur la façon dont Facebook/Meta gère les comptes qui diffusent des informations erronées, cliquez ici.
Si vous avez des objections ou des remarques, merci de les envoyer à l'adresse factcheck-belgium@dpa.com en incluant un lien vers la publication Facebook concernée (voir le modèle à utiliser ici).
Pour plus d’informations sur la manière de soumettre une correction ou de contester une évaluation, veuillez vous référer à cette page.