Des balivernes sur Bill Gates et la variole du singe

01.06.2022, 18:01 (CEST)

« Bill Gates avait prédit le covid en 2018, il a prédit l’épidémie de varioles du singe dès 2021. Bill Gates, fournisseur officiel de prédictions qui se réalisent (sic) », affirme un utilisateur de Facebook (version sauvegardée.)

Évaluation

Balivernes. Bill Gates n’avait pas prédit le déclenchement de la pandémie de Covid-19, en 2018. Et le fondateur du géant informatique Microsoft n’a pas prévu dès 2021 la propagation de la variole du singe.

Faits

Bill Gates fait l’objet de très nombreuses rumeurs, depuis que la pandémie de Covid-19 a éclatée.

Il avait certes évoqué le risque d’une épidémie susceptible de provoquer la mort de dix millions de personnes, en 2015, et avait en partie financé un exercice de simulation de « pandémie fictive de coronavirus », en 2019, mais il n’a jamais prédit ce qui se produirait en Chine à la fin de cette année-là.

La dernière « prédiction » qu’on lui attribue, sur la recrudescence de la variole du singe, est elle aussi infondée.

Près de 400 cas de variole du singe ont été officialisés dans des pays (hors-Afrique) où le virus ne circule d’habitude pas, depuis le 7 mai. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il ne pourrait s’agir que de « la partie visible de l’iceberg ».

Dans le cadre d’une interview accordée en novembre 2021 au centre de réflexion britannique Policy Exchange, Bill Gates a notamment plaidé pour la création d'une « Pandemic task force » au sein de l'OMS. Son rôle consisterait notamment à organiser des « jeux » qui permettraient aux gouvernements de « s’entraîner » à différentes éventualités, dont, par exemple, celle de la propagation de la variole humaine par des « bioterroristes ».

Bill Gates n’a pas fait mention de la variole du singe, dans ce contexte.

En revanche, cette éventualité a été évoquée en mars 2021 à la Conférence de Munich sur la sécurité (Munich Security Conference ; MST), qui réunit chaque année des centaines de spécialistes mondiaux de la sécurité et de la défense.

En coopération avec la MST, l’ONG américaine Nuclear Threat Initiative (NTI), dont l’objectif est de « prévenir les attaques et les accidents causés par des armes de destruction massive, nucléaires, biologiques, radiologiques, chimiques et informatiques » a présenté à Munich un « scénario fictif » relatif à « une pandémie mondiale impliquant une souche inhabituelle de variole du singe ». Elle aurait éclaté suite à un attentat terroriste perpétré le 15 mai 2022 dans un pays tout à fait imaginaire de 250 millions d’habitants : le Brinia.

Un rapport sur la question - intitulé « Renforcer les systèmes mondiaux pour prévenir et répondre aux menaces biologiques à haut risque » - a été publié en novembre 2021 ; la Fondation Bill et Melinda Gates a participé à l’exercice.

En mars 2021 déjà, la Conférence de Munich et la NTI avaient insisté sur l’aspect fictif de ce scénario.

La NTI est revenue à la charge, en mai 2022, après que se furent propagées sur les réseaux sociaux des rumeurs sur le caractère prédictif de son document – et, partant, sur les talents de devin de Bill Gates.

Dans un communiqué, l’organisation américaine indique notamment que « le fait que plusieurs pays connaissent actuellement une épidémie de monkeypox est purement une coïncidence ».

« Nous n’avons aucune raison de croire que l’épidémie actuelle implique un agent pathogène modifié, car nous n’avons vu aucune preuve convaincante qui appuierait une telle hypothèse », poursuit l’ONG.

Plusieurs autres médias actifs dans le domaine de la vérification des faits (ici, ici ou encore ici) ont relayé ces informations.

(Situation au 01.06.2022)

Liens

Message Facebook (version archivée)

Gates coronavirus (version archivée)

Event 201 (version archivée)

Variole du singe (version archivée)

Recrudescence (version archivée)

Interview novembre 2021 (version archivée)

Conférence de Munich (version archivée)

Rapport NTI (version archivée)

Communiqué NTI (version archivée)

Fondation Gates (version archivée)

Mise au point NTI (version archivée)

Factcheck Newsweek (version archivée)

Factcheck TF1 (version archivée)

Factcheck Libération (version archivée)

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