Notre ADN reste intact après une vaccination contre le Covid-19

14.04.2022, 16:28 (CEST)

Un internaute affirme dans une publication Facebook que le vaccin contre le Covid-19 modifierait notre ADN. Il prétend que 6 heures après l’injection, le vaccin transforme l’ADN.

Évaluation

Cette affirmation est fausse. L’approche génétique est une des trois techniques des vaccins utilisés : des particules d’ARN messager vont être injectées dans l’organisme. Mais cet ARN ne peut pas pénétrer dans le noyau de nos cellules. Alors que c’est justement à l’intérieur du noyau que l’ADN se trouve. L’ARN messager ne peut donc avoir aucune action sur le génome humain.

Faits

Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreuses rumeurs circulent autour du Covid-19. La mise au point de vaccins a suscité des craintes et de nombreuses questions, notamment autour des effets secondaires potentiels de ceux-ci.

On peut déjà rappeler que la vaccination a pour but de nous protéger des formes graves d'une maladie avant que l’on soit réellement en contact avec elle. Comme le note l’Organisation mondiale de la Santé, « les vaccins stimulent le système immunitaire pour créer des anticorps. Mais comme les vaccins ne renferment que des formes tuées ou atténuées des germes, virus ou bactéries, ils ne provoquent pas la maladie et n’exposent pas le sujet à des risques de complications. »

Il y a trois méthodes principales de fabrication d’un vaccin, et leurs différences se trouvent surtout dans la technique utilisée. Autrement dit dans le fait de savoir « s’ils utilisent un virus ou une bactérie en entier ; uniquement la partie du germe qui déclenche le système immunitaire ; ou uniquement le matériel génétique qui fournit les instructions pour la fabrication de protéines spécifiques et non pas le virus en entier ».

Dans le cas du Covid-19, les vaccins qui sont actuellement utilisés en Belgique sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna, Johnson & Johnson et Novavax. Le vaccin d'AstraZeneca n’est, quant à lui, plus administré en Belgique. Les vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna sont ceux qui ont été le plus utilisés jusqu’à présent en Belgique (comme on peut le voir à la page 19 du Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut belge de santé Sciensano). Tous deux sont des vaccins où le matériel génétique est utilisé, on parle donc de vaccins à ARN messager (ARNm).

L’OMS précise, en outre, que « la technologie des vaccins à ARNm est étudiée depuis plusieurs décennies, y compris dans la lutte contre le virus Zika, la rage ou la grippe, que ces vaccins ne contiennent pas de virus vivant et qu’ils ne peuvent pas interférer sur l’ADN humain ».

Parmi les nombreuses critiques liées à la crise sanitaire, on retrouve donc cette idée selon laquelle les vaccins contre le Covid-19 pourrait modifier notre ADN, autrement dit notre patrimoine génétique. Une théorie qui concerne ainsi principalement les vaccins à ARNm. Mais cette affirmation n’est pas vraie. Et pour comprendre cela, il faut revenir à quelques notions de génétique.

Tous les êtres vivants (qu’ils appartiennent au monde végétal, animal, ou à celui des champignons) possèdent des cellules et l’ADN se trouve dans le noyau de ces cellules. Et c’est justement dans ce noyau qu’on retrouve l’information génétique. L’ARN se trouve, lui, dans le cytoplasme, c’est-à-dire entre la membrane plasmique et le noyau. Il ne peut pas entrer dans le noyau où seul l’ADN se trouve. Il n’y a donc aucune interaction entre l’ADN et l’ARN du virus injecté. Cela est confirmé par 30 ans de recherches en laboratoire sur ce type de vaccins. Des études confirment que les molécules d’ARN du vaccin ne se retrouvent jamais dans le noyau. L’ADN ne peut donc pas être modifié ou même endommagé.

On peut aussi noter que l’ARNm se détruit rapidement dans l’organisme. Une fois que le vaccin qui contient de l’ARNm est injecté dans le corps, les particules de ce vaccin sont rapidement absorbées par les cellules du corps après la vaccination.

À l’heure actuelle, 79,3 % des Belges ont reçu au moins deux doses de vaccin contre le Covid-19 - et 80,1 % au moins une dose. Des effets secondaires ont bien été enregistrés après une vaccination contre le Covid-19 mais aucune ne concernait une modification de l’ADN. Cette affirmation avait déjà fait l’objet d’une vérification de la part de la dpa.

(Etat des lieux au 14/04/22)

Liens

Publication Facebook (version archivée)

Définition de la vaccination (version archivée)

Types de vaccins (version archivée)

Bulletin épidémiologique Sciensano (version archivée)

Fin AstraZeneca (version archivée)

Infos sur ARNm (version archivée)

Notions génétiques (version archivée)

Chiffres vaccination Belgique (version archivée)

Effets secondaires des vaccins (version archivée)

Factcheck dpa

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