Le pétrole de 2008 n’est pas celui de 2022
11.3.2022, 15:36 (CET)
« Été 2008 le baril de pétrole "147$" Prix à la pompe entre 1.30/1.40€ le litre. Mars 2022, le baril est à 118$, prix à la pompe 2.00/2.10€. À qui profite le crime ? En Marche pour l'escroquerie (sic) », écrit un utilisateur de Facebook.
Évaluation
Le message induit en erreur. Son auteur omet de préciser que la situation de juillet 2008 n’avait rien de comparable avec celle de mars 2022, ne fût-ce qu’en raison de l’évolution du taux de change entre le dollar et l’euro.
Faits
« Au-delà des tensions géopolitiques (Russie-Ukraine) qui créent des tensions sur les marchés, le prix du pétrole connaît depuis la sortie progressive de la crise du Covid une hausse suite à la reprise économique mondiale et à la demande croissante de carburants, alors que la production a plus de mal à retrouver un niveau normal », explique à la dpa Jean-Benoît Schrans, Public Affairs & Communication Manager de la fédération professionnelle Energia.
Le prix du baril de pétrole est libellé en dollars.
Le 7 juillet 2008, il a atteint un prix record de 147 dollars. Le 7 mars 2022, il coûtait 125,14 dollars. Ce jour-là, le prix maximal du litre de diesel normal à la pompe était de 2,0840 euros, en Belgique. En juillet 2008, on devait débourser 1,424 euro.
Différents facteurs expliquent que le prix du diesel à la pompe était moins élevé en 2008 qu’en 2022, alors que le prix du baril était, au contraire, nettement supérieur.
Le premier, c’est le cours du change. En juillet 2008, un dollar valait 0,63 euro, contre 0,92 euro en mars 2022. Moralité, le prix du baril, calculé en euros, a augmenté de près de 30% entre ces deux dates, ce qui a des répercussions sur le prix du diesel à la pompe.
« Un autre élément qui explique que le prix à la pompe est actuellement plus élevé est le taux d’accises, qui était moins élevé en 2008 (surtout pour le diesel) qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, il y a 60 cents d’accises sur un litre d’essence ou de diesel (sur laquelle il faut encore ajouter 21% de tva). La partie fiscale représente actuellement environ 50% du prix à la pompe », souligne Jean-Benoît Schrans.
L’Union française des industries pétrolières (UFIP) a également expliqué à la chaîne d’informations française BFM Business que le coût global du raffinage, du transport et de la distribution du diesel a fortement crû depuis 2008.
La majeure partie de cette hausse tient à l’inflation (renchérissement des frais généraux, du coût de la main d'oeuvre, des procédés industriels, des additifs, etc.) mais une part non négligeable est aussi imputable aux obligations environnementales qui se sont imposés aux groupes pétroliers, écrit BFM Business.
(État des lieux au 11/03/2022)
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