Une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 n’est pas synonyme d’inefficacité

19.10.2021, 10:54 (CEST)

« Bientôt une troisième dose de quelque chose qui n’a pas fonctionné à deux reprises », écrit un utilisateur belge sur Facebook (archivé ici), alors que les discussions autour d’une dose dite « booster » de vaccin contre le Covid-19 sont nombreuses.

Évaluation

Le fait qu’une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 soit envisagée ou conseillée, selon les cas, ne signifie pas que les deux premières doses ne se sont pas montrées efficaces. La protection offerte par les vaccins pouvant diminuer après quelques mois, une dose supplémentaire est proposée notamment aux personnes âgées et/ou immunodéprimées.

Faits

En Belgique, les personnes âgées de 65 ans et plus ou celles à immunité réduite sont invitées à recevoir une dose supplémentaire. En ce qui concerne les personnes âgées, cette décision a été prise « en raison d'une réponse immunitaire parfois moins bonne après quelques mois », selon un communiqué de la Conférence interministérielle (CIM) Santé publique en date du 29 septembre. Par conséquent, « les personnes âgées risquent davantage de ne plus être protégées contre les formes sévères du Covid-19 », poursuit le communiqué.

L’administration d’une troisième dose concerne donc pour l’instant des groupes spécifiques de la population, considérés comme plus vulnérables à la maladie. Pour les autres personnes entièrement vaccinées, notamment celles âgées de moins de 65 ans, un booster n’est pas jugé nécessaire pour le moment. « Les études scientifiques actuelles montrent que leur protection contre l'hospitalisation et les formes graves de la maladie reste suffisamment haute jusqu’à présent », indique le CIM Santé publique. Celui-ci précise toutefois que des études à ce sujet sont en cours et continuent d’être suivies.

Dans ses dernières recommandations sur une dose supplémentaire pour les personnes âgées ou immunodéprimées, le Conseil supérieur de la santé juge lui aussi que, sur la base des données disponibles actuellement, « la population générale est suffisamment protégée après 1 ou 2 doses de vaccination (selon le vaccin Covid-19) ».

Le 4 octobre, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a conclu qu’une dose supplémentaire des vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna peut être administrée aux personnes présentant un système immunitaire gravement affaibli, et ce au moins 28 jours après l’injection de la deuxième dose.

« Cette recommandation intervient après que des études ont démontré qu'une dose supplémentaire de ces vaccins augmentait la capacité à produire des anticorps contre le virus responsable du Covid-19 chez les patients ayant subi une transplantation d'organe et dont le système immunitaire était affaibli », a expliqué l’EMA.

L’agence souligne par ailleurs qu’il est important de distinguer « la dose supplémentaire pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli et les doses de rappel pour les personnes dont le système immunitaire est normal », comme l’a déjà noté la dpa.

Pour ces dernières, une évaluation des données du vaccin de Pfizer/BioNTech montre « une augmentation des niveaux d'anticorps lorsqu'une dose de rappel (de ce vaccin) est administrée environ six mois après la deuxième dose chez des personnes âgées de 18 à 55 ans ». L’EMA conclut ainsi qu'une dose de rappel peut être envisagée au moins six mois après la deuxième dose pour les personnes âgées de 18 ans et plus.

La recommandation d’une troisième dose de vaccin ne veut donc pas dire que les deux premières n’ont pas eu l’effet escompté. Il est vrai que la durée exacte de la protection des vaccins sur le long terme n’est pour l’instant pas connue avec certitude. Une étude montre par exemple que le vaccin de Pfizer/BioNTech serait efficace contre les formes graves du Covid-19 pendant au moins six mois.

Les deux premières doses de vaccin semblent donc prouver leur efficacité. Une récente étude menée en France établit que la vaccination est efficace à plus de 90 % pour réduire les formes graves de Covid-19 chez les personnes de plus de 50 ans dans le pays.

En Belgique, selon des données de la Task force vaccination rapportées dans les médias fin août, il est estimé que la vaccination contre le Covid-19 réduit le risque d’infection de 80,6 %.

(État des lieux au 18/10/2021)

Liens

Publication Facebook (archivé)

Communiqué du CIM Santé publique (archivé)

Communiqué de Wallonie.be (archivé)

Recommandations du Conseil supérieur de la santé (archivé)

Recommandation de l’EMA (archivé)

Fact-check dpa

Article du Soir sur l’efficacité du vaccin de Pfizer/BioNTech (archivé)

Étude française (archivé)

Article de la RTBF sur l’efficacité de la vaccination (archivé)

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