Des morts bien présents dans les statistiques de l’UE sur la vaccination
13.9.2021, 14:27 (CEST)
Un utilisateur de Facebook est formel : «Ils effacent les morts des statistiques sur eudravigilance », le site de l’UE qui répertorie les effets secondaires possibles des médicaments, dont les vaccins anti-Covid. «Alors qui sont les complotistes ??? », s’interroge-t-il. (Version sauvegardée)
Évaluation
L’auteur du message ment. Personne n’efface les décès des statistiques publiées sur le site web EudraVigilance, mis en ligne par l’Agence européenne des médicaments.
Faits
EudraViligance est la base de données européenne des rapports d’effets indésirables susceptibles – le terme est important - d’être liés à l’utilisation de médicaments. Ces rapports sont transmis par voie électronique à l’Agence européenne des médicaments (EMA), qui a créé EudraVigilance, par les autorités nationales de réglementation des médicaments et par les entreprises pharmaceutiques titulaires d'autorisations de mise sur le marché pour les médicaments.
En Belgique, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (Afmps) publie un jeudi sur deux un «aperçu des effets indésirables des vaccins contre la COVID-19 ».
Au total, indique le dernier rapport de l’Afmps, daté du 9 septembre, « 11.670 rapports ont été enregistrés dans la base de données européenne de pharmacovigilance EudraVigilance. (…) 209 rapports sont des décès. (…) Quatre décès sont considérés comme probablement liés au vaccin. Il s'agit d'un cas de syndrome d’hyperperméabilité capillaire et d'un cas de thrombocytopénie immunitaire, probablement liés à la vaccination avec Vaxzevria. Un signal de pharmacovigilance est actuellement en cours au niveau du PRAC de l’EMA pour la thrombocytopénie immunitaire. Les deux autres décès sont consécutifs à un syndrome associant une thrombose et une thrombocytopénie ; ils sont survenus après une vaccination par COVID-19 Vaccine Janssen et par Vaxzevria (…). »
Ces informations, contrairement à ce que prétend l’auteur du message sur Facebook, n’ont pas été « effacées » de la base de données EudraVigilance, qui compile les « groupes de réaction et réaction suspectée signalée » pour chaque vaccin.
L’EMA résume régulièrement, dans des rapports sur la sécurité des quatre vaccins contre le Covid-19 dont la mise sur le marché a été autorisée dans l’Espace économique européen (l’UE des Vingt-Sept plus la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein), les données répertoriées dans sa base de données.
On lit par exemple dans ces rapports, qui font tous référence à EudraVigilance, qu’en date du 2 septembre 2021, « un total de 302.517 cas d'effets secondaires suspectés avec Comirnaty (Pfizer/BioNTech) ont été signalés spontanément à EudraVigilance dans les pays de l'UE et de l'EEE. 4.714 d'entre eux ont eu une issue fatale. A ce moment, près de 392 millions de doses de Comirnaty avaient été administrées à des personnes dans l'UE/EEE».
Le rapport précise – en gras, dans le texte - qu’il décrit « des effets secondaires suspectés chez des personnes, c'est-à-dire des événements médicaux observés à la suite de l'utilisation d'un vaccin. Le fait qu'une personne ait eu un problème médical ou soit décédée après avoir été vaccinée ne signifie pas nécessairement que cela a été causé par le vaccin. Cela peut avoir été causé, par exemple, par des problèmes de santé sans rapport avec la vaccination ».
Cette précision vaut également pour le Vaxzevria (AstraZeneca ; 1.149 décès signalés), le Spikevax (Moderna ; 447 décès) et pour le Janssen (Johnson & Johnson ; 138 décès).
« Les vaccins sont rigoureusement testés pour leur sécurité et leur efficacité. Des études successives ont confirmé que les risques d'attraper le Covid-19 sont bien plus importants que tout risque lié à la vaccination. Les effets secondaires légers et brefs sont courants, les effets graves sont très rares. EudraVigilance est un outil de signalement pour toute personne qui pense avoir subi des effets secondaires. Il ne s'agit pas d'une confirmation médicale de ces effets secondaires, ni de leur lien avec le vaccin ou un médicament, ni de leur fréquence ou de leur gravité », déclare à la dpa Lynn Rietdorf, un membre du service du porte-parole de la Commission européenne – l’institution, le bras exécutif de l’UE, collabore étroitement avec l’EMA.
(État des lieux au 13/09/2021)
Liens
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