Les faux tests positifs ne sont pas responsables du confinement

01.02.2021, 12:22 (CET)

Une publication Facebook avance que de faux tests positifs seraient responsables des mesures de confinements. Toujours selon cette publication, un cas positif s’accompagne nécessairement de symptômes et les tests de masse devraient cesser. (Publication archivée)

ÉVALUATION : Les tests PCR ne sont pas responsables des mesures de confinement mises en place pour lutter contre la pandémie de SARS-Cov-2. L’OMS reconnaît l’existence de tests révélant de faux positifs, mais n’affirme cependant pas que tout cas positif doit nécessairement s’accompagner de symptômes ou que les tests doivent cesser.

FAITS:

La notice de l’Organisation mondiale de la santé sur laquelle s’appuie la publication Facebook a bien été publiée sur le site de l’OMS en décembre 2020. Dans la première version de la notice, l’OMS indique que de telles précisions ne sont pas inattendues, étant donné la récente introduction des tests sur le marché : « (…) les tests in vitro ont été développés rapidement, validés et vérifiés, puis mis sur le marché. Il n’est donc pas inattendu que ces tests requièrent des ajustements basés sur le retour des usagers une fois qu’ils sont distribués à cette échelle . »

Dans cette même version du document, les usagers sont encouragés à déterminer si des ajustements manuels sont nécessaires à la bonne lecture des résultats en fonction d’autres facteurs, tels l’état du patient, des signes cliniques et symptômes. Cette version a depuis été supprimée du site de l‘OMS, mais une seconde version de cette notice ; rédigée le 13 janvier 2021, a été publiée le 20 janvier.

Cette nouvelle version vise à apporter des précisions quant à la bonne utilisation des tests PCR et conseille d’effectuer un second test lorsque le test initial ne révèle qu’un faible positif : « L’OMS demande aux utilisateurs de suivre les instructions fournies dans le mode d’emploi lors de l’interprétation des résultats obtenus pour les échantillons analysés par la méthode PCR. (…) Les résultats faiblement positifs doivent être interprétés avec prudence (1). La valeur de cycle seuil (Ct) nécessaire pour détecter le virus est inversement proportionnelle à la charge virale du patient. Lorsque les résultats du test ne correspondent pas au tableau clinique, il convient de prélever un nouvel échantillon et de répéter le test en utilisant une méthode d’amplification des acides nucléiques identique ou différente ».

Le document précise également que les résultats du test PCR peuvent être faussés dans le cas suivant : « L’OMS rappelle aux utilisateurs de DIV que la prévalence d’une maladie altère la valeur prédictive des résultats de test ; à mesure que la prévalence diminue, le risque de faux positifs augmente (2). Cela signifie que la probabilité qu’une personne ayant obtenu un résultat positif (SARS-CoV-2 détecté) soit réellement infectée par le SARS-CoV-2 diminue à mesure que la prévalence diminue, quelle que soit la spécificité déclarée du test ».

Bien que l’Organisation mondiale de la santé reconnaisse que des faux positifs peuvent apparaître, elle n’affirme à aucun moment que leur nombre est élevé et apporte les précisions nécessaires afin d’éviter d’enregistrer de tels résultats. D’autres recommandations sont consultables sur le site de l’OMS, qui préconise d’effectuer « au moins 2 prélèvements cliniques différents (…) ou un même type de prélèvement récolté 2 jours ou plus au cours de la maladie (…) ou 2 titrations différentes ou nouvel essai PCR faisant appel au prélèvement clinique original dans chaque cas » avant d’interpréter un résultat comme positif.

En ce qui concerne le confinement, l’OMS précise que « les mesures de distanciation physique et les restrictions à la liberté de circulation à grande échelle, souvent appelées « confinement », peuvent ralentir la transmission de la COVID-19 en limitant les contacts entre les personnes. Cependant, ces mesures peuvent avoir des conséquences délétères graves sur les individus, les communautés et les sociétés, car elles entraînent un arrêt quasi-total de la vie sociale et économique. »

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Liens :

Publication Facebook : https://www.facebook.com/sophie.meulemans/posts/10157714830086188 (archive : http://dpaq.de/huzQe)

Précisions de l’Organisation mondiale de la santé sur les tests PCR, telles que reproduites dans la publication Facebook (version 1, en anglais) : http://dpaq.de/huzQe

Précisions de l’Organisation mondiale de la santé sur les tests PCR et leur utilisation, seconde version: https://www.who.int/fr/news/item/20-01-2021-who-information-notice-for-ivd-users-2020-05?fbclid=IwAR1ktLE7O6SsxiNIiLq_HINZUjC4RlkBBqQEw0yx7PDJqNwvuX9TK8MTDxs (archive: http://dpaq.de/W6U7r et http://dpaq.de/GJ0LD)

Précisions de l’Organisation mondiale de la santé sur les tests PCR et leur utilisation (informations en anglais, seconde version) : https://www.who.int/news/item/19-01-2021-who-information-notice-for-ivd-users-2021-01 (archive: http://dpaq.de/sDTeV)

Recommandations de l’Organisation mondiale de la santé pour l’interprétation des tests de laboratoire : https://www.who.int/csr/sars/labmethodsfr/en/ (archive : http://dpaq.de/jF8C8)

Position de l’Organisation mondiale de la santé sur les mesures prises pour lutter contre la pandémie de SARS-Cov-2 : https://www.who.int/fr/news-room/q-a-detail/herd-immunity-lockdowns-and-covid-19 (archive : http://dpaq.de/0GVEc)