Une métaphore maladroite du virologue français

Les vaccins contre le coronavirus suscitent des craintes de la part des citoyens. Certains craignent que des traceurs ou des émetteurs soient injectés dans l’organisme receveur. Pour alimenter cette théorie, certains n’hésitent pas à voir des signes partout. Y compris dans certaines interviews de médecins. « Attention c'est du lourd!! À part ça nous sommes des complotistes!! lol! LCI : JEAN-FRANÇOIS SALUZZO EXPERT DE VACCINATION À L'OMS AVOUE IL Y A DES TRACEURS GPS DANS LES V.AC.CIN (sic !) », lit-on dans la publication partagée. (Voir publication archivée)

ÉVALUATION : Le virologue a fait une métaphore maladroite pour expliquer le fonctionnement du vaccin. Il n’y a aucun traceur GPS dans les injections contre le COVID-19.

FAITS :

L’extrait vidéo (à partir de 2 :05 :35 dans la vidéo) est sorti de son contexte. L’interview du Dr Jean-François Saluzzo a eu lieu lors de l’émission « Le brunch de l’info » du dimanche 27 décembre 2020, sur LCI. Les propos du spécialiste, épinglés par les internautes, surviennent après des propos enthousiasmants à l’égard du vaccin contre le coronavirus (« qualité tout à fait exceptionnelle », « de haute technologie », à partir de 2:04:00).

Il explique ensuite le fonctionnement de la « capsule ARN » en faisant une comparaison maladroite : « On a même doté cette capsule ARn d’un GPS dans l’organisme (2:05:53, dans la vidéo de LCI) pour qu’il aille directement sur les cellules du système immunitaire. » En plateau, les rires sont gênés de cette métaphore : « Les mecs qui pensent qu’on leur injecte la 5G », « Oui oui oui, il ne faut pas dire ça ».

Contacté par l'agence dpa, le Dr Jean-François Saluzzo explique : « Ce que je voulais dire c'est que la technologie ARNm n'est pas nouvelle et résulte de vingt années de recherche. Avec des avancées très importantes en vaccinologie. Les chercheurs ont développé des petites particules de lipide qui englobent et protègent l'ARNm. D'autre part, ils ont incorporé d'autres membranes lipidiques pour que la particule se dirigent vers les cellules présentatrices d'antigène, les cellules dendritiques. C'est à ce stade que j'ai employé le mot GPS. En effet, si on injecte l'ARNm par voie IM, l'ARNm risque de rester dans les cellules musculaires. Pour dépasser ces cellules, on a créé une membrane lipidique qui emmène l'ARNm vers les cellules dendritiques qui présenteront les antigènes au système immunitaire. Ces explications sont complexes, c'est pourquoi j'ai fait cette méthaphore. »

Il schématisait ce qu'explique l'Inserm à propos du vaccin à ARN messager, qui est étudié depuis des années : « Pour les scientifiques, il fallait donc développer un système de transport de ces molécules au bon endroit, à l’intérieur des cellules d’intérêt. Or, c’est seulement récemment que des solutions ont pu être trouvées. Pfizer/BioNTech et Moderna utilisent par exemple des particules nanolipidiques[2] pour transporter l’ARN vaccinal jusqu’aux cellules. »

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Liens:

Publication Facebook : https://www.facebook.com/groups/931280470677818/permalink/1104748316664365 (archivée : https://archive.vn/KXeRf )

Autre publication Facebook : https://www.facebook.com/groups/ah202c0.org/permalink/388408795792565(archivée : https://archive.vn/bb1pj)

Extrait vidéo archivé : https://web.archive.org/web/20210108130620if_/https://www.youtube.com/watch?v=XOpUdi1t35Q&feature=share

Capture d’écran de la vidéo sur Youtube, en date du 08.01.21 : https://archive.vn/XdYRp

Extrait YouTube à télécharger : http://dpaq.de/DYdjp

Vidéo complète de LCI, datant du 27 décembre 2020 : https://www.lci.fr/replay-lci/video-le-brunch-de-l-info-du-dimanche-27-decembre-2020-2173948.html (archivé : http://dpaq.de/dxa0B)

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