L’écouvillon ne peut atteindre la barrière hémato-encéphalique

Une publication Facebook met en garde contre les « écouvillons », ces tiges utilisées pour les tests de dépistage du COVID-19 : « Écouvillons = danger! Protégez votre barrière hémato-encéphalique”, lit-on. Un autre internaute belge ajoute : « J’espère que ça en fera réfléchir certains un peu plus » (sic !). Des « symptômes » sont ensuite cités comme étant des risques liés à cette atteinte à la barrière hémato-encéphalique (autisme, cancer, lésions hépatiques…).

ÉVALUATION : Les écouvillons utilisés par le corps medical, en plastique, ne peuvent pas atteindre la barrière hémato-encéphalique et être responsables de « symptômes » comme l’autisme.

FAITS :

La barrière hémato-encéphalique existe bien. Elle est décrite par le Larousse comme étant le « système régissant les échanges ioniques entre le sang et le liquide céphalo-rachidien. (Un certain nombre de substances chimiques ne la passent pas.) »

L’écouvillon ne peut atteindre cette barrière hémato-encéphalique, comme le prétend la publication. « C’est absurde ! On ne sait pas aller toucher la barrière hémato-encéphalique avec l’écouvillon », explique le Dr Jean-Marc Minon, médecin biologiste et chef du laboratoire du CHR Citadelle (Liège) à l’équipe de vérification des faits de la dpa. « Il est vrai qu’on va au fond de la cavité nasale, mais les muqueuses nous bloquent. Pour arriver à cette barrière hémato-encéphalique, il faudrait traverser les muqueuses et des os. En procédant au prélèvement d’un échantillon nasopharyngé, il n’y a pas de rupture de la muqueuse. On ne perce rien. Il n’y a aucun accident rapporté sur ce type de prélèvement qui a été fait des millions de fois. »

Le professeur Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus réfute également l’allégation auprès de la dpa : « Si c’était vrai, ce serait très dangereux, en effet, parce que c’est une zone dans laquelle on évite d’entrer une aiguille sous peine de provoquer des dégâts neurologiques. Mais c’est faux. Le prélèvement d’un échantillon, c’est un frottis qu’on réalise avec un écouvillon en plastique, pas avec une aiguille. Pour atteindre la barrière hémato-céphalique, il faudrait traverser des structures solides. Avec un fin écouvillon en plastique, c’est impossible. »

Le Dr Jean-Marc Minon poursuit : « Il est vrai qu’on doit aller faire des prélèvements au-delà des narines antérieures : si on se contente des narines antérieures, on peut avoir un faux négatif. Or, ce sont les cellules naso-pharyngées qui sont infectées. On introduit un fin écouvillon qui provoque un inconfort mais qui ne provoque pas de douleurs particulières. La procédure est bien décrite. La personne chez qui on fait le prélèvement est allongée, la tête légèrement en arrière. On longe le plancher des narines jusqu’au repère indiqué sur la tige de l’écouvillon. On tourne 3 fois. Cela dure 2 ou 3 secondes. »

La procédure de prélèvement est détaillée dans divers documents publiés par Sciensano et le SPF santé publique. Ils ont été réalisés en collaboration avec le CHU Saint-Pierre et l’UZ Leuven, notamment. Une vidéo du New England Journal of Medicine démontre que l’écouvillon servant à des prélèvements s’arrête à hauteur du nasopharynx (à partir de 0’23).

Des vérificateurs de faits chez USA Today ou Reuters ont déjà invalidé ce type de publications. Sur le site 20minutes.fr, on lit que les prétendus risques tels que l’autisme évoqué dans la publication n’ont « aucun sens ni fondement scientifique». Car, l’autisme « est dû à des anomalies neuro-développementales. Chez les personnes autistes, la croissance du cerveau et la manière dont s’organisent et se connectent les neurones (ou cellules nerveuses) n’est pas normal », lit-on sur le site suisse consacré à l’autisme, autisme.ch.

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Liens :
Post Facebook : https://www.facebook.com/joelle.huyts.5/posts/992240694541545(archivé : http://dpaq.de/Y1xLb)

Post Facebook: https://www.facebook.com/ron.calisthenics.3 (archivé : http://archive.vn/750Xh)

À propos du docteur Jean-Marc Minon (CHR Citadelle, Liège) : https://www.chrcitadelle.be/Fiche-user.aspx?username=333 (archivé : http://archive.vn/wip/2e8J9)

À propos d’Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral de lutte contre le COVID-19 : https://www.rtbf.be/info/dossier/epidemie-de-coronavirus/detail_yves-van-laethem-le-nouveau-porte-parole-interfederal-de-la-lutte-contre-le-coronavirus?id=10489911 (archivé : http://dpaq.de/J6pYd)

Procédure de prélèvement d’un échantillon nasopharyngé ou oro-pharyngé pour le diagnostic de COVID-19 : https://covid-19.sciensano.be/sites/default/files/Covid19/COVID19_procedure_sampling_FR.pdf (archivé : http://dpaq.de/kqO1B)

Différentes procédures COVID-19 (Sciensano) : https://covid-19.sciensano.be/fr/covid-19-procedures (archivé : http://archive.vn/ynYTG)

Vidéo du New England Journal of Medicine : https://www.youtube.com/watch?v=DVJNWefmHjE&feature=emb_title(archivé : http://archive.vn/0H5s8)

Dictionnaire Larousse sur la barrière hémato-encéphalique : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/barri%C3%A8re/8129#:~:text=Barri%C3%A8re%20h%C3%A9mato%2Dm%C3%A9ning%C3%A9e%20ou%20h%C3%A9mato%2Denc%C3%A9phalique%2C,chimiques%20ne%20la%20passent%20pas.)(archivé : http://dpaq.de/F5Wfs)

Les causes de l’autisme : https://www.autisme.ch/autisme/informations-generales/l-autisme-en-10-questions/46-4-quelles-sont-les-causes-de-lautisme (archivé: http://archive.vn/SAd2E)

Vérification des faits par 20minutes.fr : https://www.20minutes.fr/societe/2823651-20200716-coronavirus-non-tests-pcr-dangereux-sante (archivé : http://dpaq.de/xskhp)

Vérification des faits par Reuters : https://www.reuters.com/article/uk-factcheck-brain/fact-check-covid-19-nasal-swab-tests-dont-touch-the-blood-brain-barrier-idUSKBN24A1NR(archivé : http://archive.vn/qmPNJ)

Vérification des faits par USA Today : https://eu.usatoday.com/story/news/factcheck/2020/07/08/fact-check-covid-19-nasal-test-doesnt-swab-blood-brain-barrier/5396207002/ (archivé : http://archive.vn/knPkP)

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